Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de jeunes filles, dont un certain nombre de Coréennes, ont été contraintes à se prostituer dans les bordels militaires japonais. Les preuves de cet esclavagisme sexuel planifié par lEtat Japonais, ont été, pour beaucoup, détruites et les archives occultées. Un pan douloureux de lhistoire coréano-japonaise menaçait ainsi de sombrer dans loubli le plus complet. Cependant, en août 1991, encouragée par les recherches et le volontarisme dassociations féministes sud-coréennes, blessée par le négationnisme ambiant, Kim Hak-Soon déclarait à la télévision quelle avait été utilisée comme "femme de réconfort" pour larmée japonaise. Depuis, une poignée dautres "survivantes" de ce drame, âgées de 75 à 85 ans, ont osé sexprimer et demander justice.
Le film "Murmures" souvre sur la centième manifestation de ces "femmes de réconfort", à Séoul, devant lambassade du Japon. Là, quelques anciennes victimes et des militants tentent de faire valoir leur cause. La réalisatrice Byun Young-Joo sattache plus particulièrement à écouter et regarder vivre six "grand-mères", six survivantes, engagées dans cette lutte entre honte et colère, espoir et détresse. A leurs murmures sajoutent les paroles de trois autres rescapées coréennes, abandonnées par larmée japonaise, en Chine, au moment de la débâcle
Dans ce documentaire, il ny a pas, comme le dit Byun Young-Joo, "de déchaînement passionnel sur la situation des 'femmes de réconfort'" mais une grande tendresse pour ces grands-mères qui, se sachant proches de la mort, ne veulent pas sombrer dans loubli, et refusent dans un ultime combat dêtre à nouveau niées.
Le 4 décembre 2001, le tribunal civil international de femmes a prononcé à La Haye l'arrêt final de responsabilité de l'Etat Japonais, fondé sur le droit international en vigueur à l'époque.
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During the occupation of Korea by the Japanese army, many women became prostitute by force. This sexual slavery was planned by the State, and kept a secret for many years. Though the archives were destroyed, some women have found the strength to testify. They do not want to be forgotten, and find support in their families.