BASE DE DONNÉES
            • S.C.U.M. Manifesto 1967

            • Cinéaste(s) : Carole ROUSSOPOULOS - Delphine SEYRIG
            • Date : 1976
            • Pays d'origine : France
            • Durée : 00:27:25
            • Format : 1 Pouce A
            • Coloration : Noir & Blanc
            • Son : Sonore
            • Langue initiale : Français
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            • Résumé
            • Lecture mise en scène, avec en arrière-plan des informations télévisées, du livre de Valerie Solanas (1) "S.C.U.M. Manifesto" (1967).

              Delphine Seyrig, livre en main, fait face à la réalisatrice Carole Roussopolous qui tape le texte sur une machine à écrire. En arrière plan au centre, un téléviseur diffuse en direct des images du journal télévisé du jour sans le son. Delphine Seyrig commence la lecture du "S.C.U.M Manifesto" (2), Carole Roussopoulos tape le texte à la machine à écrire. Le bruit des touches de la machine, du retour chariot et la voix se superposent, créant un son omniprésent qui rythme la découverte du texte. Les premières phrases proclament « Le mâle est un accident génétique, une femme incomplète, un avortement ambulant. Etre mâle, c’est être déficient… »
              De temps à autre Carole Roussopoulos arrête la frappe, augmente le volume du téléviseur. On entend les commentaires des journalistes sur des images de conflits armés (un zoom avant laisse place aux images), de manifestations de femmes pacifistes catholiques et protestantes en Irlande (3) contre la guerre. Le journaliste commente « Elles sont qualifiées de collaboratrices par l’IRA ».
              Delphine Seyrig reprend la lecture du texte de Solanas. Carole continue la frappe sur sa machine. La caméra est fixe, le cadre identique. Carole Roussopoulos arrête la frappe et tout en fumant écoute attentivement Delphine Seyrig. Le texte de Solanas établit un parallèle entre « tirer un coup » et faire la guerre. De nouveau, des informations à la télévision montrent la violence policière en Argentine et la manifestation des femmes à Belfast. Le texte de Solanas prend fin, Carole Roussopoulos ôte la feuille de la machine tandis que Delphine Seyrig se lève. Elles quittent le champ, laissant le cadre vide de leur présence.

              Le dispositif choisi pour ce film indique la place et le sens des trois personnages/objets du film : Carole Roussopoulos dactylographe/passeuse du texte, Delphine Seyrig, lectrice de "S.C.U.M. Manifesto" de Valérie Solanas et le téléviseur, donneur d’images-contrepoint au texte. Le "S.C.U.M. Manifesto" opère un renversement de pouvoir pour mieux dénoncer la situation banalisée de la guerre permanente menée par les hommes dans le monde entier. La voix de Carole Roussopoulos indique que le livre "S.C.U.M" de Valérie Solanas étant épuisé en français et en anglais, elles ont décidé de mettre en images et son quelques passages du livre.

              Notes :
              (1) Valérie Jean Solanas née en 1936 dans le New Jersey. Elle écrit "SCUM Manifesto" qui est publié à compte d’auteur en 1966, et des nouvelles pornographiques. En 1968, elle tire sur Warhol à qui elle reproche de ne pas vouloir financer une de ses pièces de théâtre. Elle meurt de pneumonie, seule et sans un sous en 1988 à l’âge de 52 ans.
              (2) S.C.U.M. : Society for Cutting Up Men
              (3) En août 1966, à la suite d’un affrontement entre les membres de l’IRA (Irish Republican Army) et la police, dans lequel trois enfants sont tués, Mairead Corrigan, catholique et Betty, protestante, fondatrices du Mouvement des femmes pour la paix d’Irlande du Nord (Women’s Peace Movement) organisent un vaste mouvement qui réunit d’abord 10000, puis 20000 et enfin 30000 femmes des deux confessions.
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              A staged reading of Valerie Solanas’ book, S.C.U.M. Manifesto (1967), against a background of television news bulletins; an indictment of a society dominated by “male” images of “virile” action, substitutes for men’s real impotance.
              S.C.U.M. = Society for Cutting Up Men.
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            • Biographie cinéaste
            • Carole ROUSSOPOULOS

              Née en 1945, Carole Roussopoulos passe son enfance à Sion, avant de partir étudier à Lausanne. En 1967, elle quitte la Suisse pour Paris, où elle rencontre son futur mari, Paul Roussopoulos, avec lequel elle fonde le collectif militant « Video Out ». En 1970, sur les conseils de son ami Jean Genet, elle investit dans la première caméra portative : la fameuse Portapak lancée par Sony, et réalise son premier film « Genet parle d’Angela Davis ». C’est le début d’une importante production de films. Militante féministe, Carole Roussopoulos filme les femmes en luttes : les prostituées de Lyon, les manifestations pour l’avortement, les débats autour du viol, etc. Elle est de tous les combats et accompagne les nouveaux mouvements sociaux qui émergent dans la foulée de Mai 68 : les LIP, le F.H.A.R., le droit des immigrés, etc. En 1982, elle fonde le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir avec Delphine Seyrig et Ioana Wieder, premier centre d’archives audiovisuelles féministe, et continue à tourner en vidéo. Toujours soucieuse de donner la parole aux opprimé-e-s et aux oublié-e-s, elle travaille sur des sujets tabous : viol conjugal, excision, handicap, exclusion.
              Elle meurt le 22 octobre 2009, laissant derrière elle une œuvre colossale de plus de cent films.

              Delphine SEYRIG

              Née en 1932 à Beyrouth, Delphine Seyrig passe son enfance entre le Moyen-Orient et les Etats-Unis. En 1952 entame une carrière de comédienne en France, puis s’envole pour New York pour se former à l’Actor Studio. Après un premier court métrage « Pull my Daisy » en 1959, Delphine Seyrig tourne successivement avec Alain Resnais, François Truffaut, Luis Bunuel, Jacques Demy, et Chantal Akerman dans les années 1960-1970, puis avec Marguerite Duras, Lilian de Kermadec et Ulrike Ottinger. Parallèlement à sa carrière d’actrice, Delphine Seyrig rejoint le mouvement féministe après Mai 68, et milite pour le droit à l’avortement. En 1971, elle est l’une des signataires du manifeste des 343. Elle découvre la vidéo auprès de Carole Roussopoulos avec laquelle elle réalise entre autres « S.C.U.M Manifesto » en 1976 d’après le pamphlet de Valérie Solanas. La même année elle tourne « Sois belle et tais-toi ! », une plongée au cœur du sexisme qui règne au sein du milieu cinématographique.
              Elle cofonde en 1982 le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.

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