BASE DE DONNÉES
            • Inceste : la conspiration des oreilles bouchées (L')

            • Cinéaste(s) : Carole ROUSSOPOULOS
            • Date : 1988
            • Pays d'origine : France
            • Durée : 00:29:43
            • Format : Umatic
            • Coloration : Couleur
            • Son : Sonore
            • Langue initiale : Français
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            • Résumé
            • Quatre femmes : Claudine, Emmanuelle, Monique et Anne témoignent des viols commis par leur père ou grand-père pendant leur enfance. Ces femmes d’âges et de milieux sociaux différents se retrouvent chaque semaine dans le cadre du groupe de parole de l’association Viols femmes Information (1). Elles travaillent à une lecture croisée de textes - "Images d’enfance" d’Alice Miller, "Le viol" de Suzanne Brownmiller -, et de coupures de presse sur des affaires de viol et d’inceste permet de démarrer un échange parfois difficile, en relation avec l’expérience de l’inceste de chacune. Monique parle en présence de sa mère de son grand-père incestueux. Emmanuelle et sa sœur font un retour en arrière sur leur enfance. L’une victime d’inceste, dit à sa sœur sa crainte qu’elle ait été également abusée par leur père. Elles évoquent le rôle des mères qui peuvent être complices, par leur silence. La parole circule. Les interviews individuelles des femmes, de leur famille, de leurs médecins, de leurs les amis semblent se répondre.

              Un camarade de classe de Claudine raconte le changement d’attitude de son amie à l’époque des viols répétés du grand-père. Aujourd’hui, il comprend. Monique, s’arrachait les cheveux sans que personne ne cherche à savoir pourquoi. Anne raconte que lorsqu’elle parla du viol en confession, puis à la mère supérieure de son école en présence ses parents, on lui demande d’oublier, de s’excuser.
              Ces femmes luttent pour franchir le pas, se dire que l’on n’est pas coupable, que l’on ne doit pas garder ce crime caché en soi. L’injonction « Il faut oublier » est rejeté par toutes.
              En fin de film apparaissent les professions des pères et grands pères incestueux : médecin militaire, colonel de gendarmerie, directeur de société.
              Le montage tisse un argumentaire progressif autour de la question de l’inceste sans didactisme, mais avec force. Ce film (2) engagé, militant est utilisé pour des rencontres, des débats sur l’inceste. Il fut diffusé dans le cadre de la campagne nationale (3) contre les violences envers les enfants. Il est devenu un véritable outil de travail pour le collectif féministe contre le viol, un support pour le travail de tous ceux qui se battaient pour que la loi change.

              Notes :
              (1) En 1986 Claudine Le Bastard et quatre femmes créent le Collectif féministe contre le viol et la première permanence téléphonique " Viols Femmes Information " : 08 00 05 95 95 (n° vert).
              (2) Produit avec le concours financier du Ministère de la Santé et l’Action Sociale, Fondation de France, Secrétariat d’Etat aux droits des Femmes, Planning Familial 75 & 93, Fédération de l’Education Nationale, Fondation pour l’Enfance
              (3) Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale, Chargée de la famille, Hélène Dorlac, la loi une campagne contre les violences faites aux enfants.
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              Claudine, Monique, Emmanuelle and Anne talk about incest rape, which they suffered during their childhood. They meet through the “Rape-Women-Information” help line. They remember how helpless they felt, and how they tried to make their father or grandfather stop. They talk about the signals they made and words they spoke in the hope of getting help from those around them.
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            • Biographie cinéaste
            • Carole ROUSSOPOULOS

              Née en 1945, Carole Roussopoulos passe son enfance à Sion, avant de partir étudier à Lausanne. En 1967, elle quitte la Suisse pour Paris, où elle rencontre son futur mari, Paul Roussopoulos, avec lequel elle fonde le collectif militant « Video Out ». En 1970, sur les conseils de son ami Jean Genet, elle investit dans la première caméra portative : la fameuse Portapak lancée par Sony, et réalise son premier film « Genet parle d’Angela Davis ». C’est le début d’une importante production de films. Militante féministe, Carole Roussopoulos filme les femmes en luttes : les prostituées de Lyon, les manifestations pour l’avortement, les débats autour du viol, etc. Elle est de tous les combats et accompagne les nouveaux mouvements sociaux qui émergent dans la foulée de Mai 68 : les LIP, le F.H.A.R., le droit des immigrés, etc. En 1982, elle fonde le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir avec Delphine Seyrig et Ioana Wieder, premier centre d’archives audiovisuelles féministe, et continue à tourner en vidéo. Toujours soucieuse de donner la parole aux opprimé-e-s et aux oublié-e-s, elle travaille sur des sujets tabous : viol conjugal, excision, handicap, exclusion.
              Elle meurt le 22 octobre 2009, laissant derrière elle une œuvre colossale de plus de cent films.

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